mardi 18 novembre 2008

Sur les bords de la Cité du Niger

Hier, crépuscule, Cité du Niger 3:

(1er et 2e photos: vue vers le centre-ville; les autres: vue vers la rive Sud)





Après le travail, nous sommes allées nous promener (Miriame et moi) sur les bords du Niger, le fleuve qui coupe Bamako en 2 (voir carte). Pour la petite histoire, l'encyclopédie en ligne Wikipedia (à prendre bien sûr avec un grain de sel) retrace l'étymologie du nom de ce fleuve qui nourrit les plaines de la Guinée, du Mali, du Niger et le Nigéria. "L'explication la plus probable est que les Portugais, comme ils le font pour le Sénégal, adoptent le nom local du fleuve. [...] si l'on retient cette hypothèse, [il viendrait du] Touareg gher n gheren (« fleuve des fleuves ») abrégé en ngher et en usage le long des rives à Tombouctou[2]. (...) Le Niger a plusieurs noms locaux dont le mandingue Jeliba ou Joliba ou Dhioliba, le songhaï Isa Ber.
[parenthèse 1: le Djoliba AC
est l'équipe de foot qui a gagné le plus grand nombre de titre de la Ligue du Mali (17, mais suivi de justesse par le Stade Malien qui en a 16.)]



(cliquez sur les cartes, pour les agrandir dans une nouvelle fenêtre et voir où j'habite, où ont été prises les photos et où se situe mon job).

La Cité du Niger, l'île sur laquelle je vis, représente un drôle de paradoxe. Regroupant 3 cités fermées (barrios cerrados ou gated cities, dans le jargon urbanistique), l'île est gardée en permanence à ses 2 entrées et "protégées" par la barrière naturelle du fleuve (on y accède par des ponts). Mais, toutes ses habitations et leurs piscine sont elles-même entourées d'épais murs de 2 à 3m de haut. C'est sans contredis un des quartiers chics de Bamako et un monde à part, qui contraste (ça en est un euphémisme!) avec le reste de la ville. Elle a l'avantage d'être du côté Nord du Fleuve, où se trouve le centre névralgique de la capitale.

[paranthèse 2: en effet, la population de Bmko a, ces dernières années, explosé, expansion qui s'est surtout installée sur la rive Sud, précédemment vide. Même sur la carte distribuée par les hôtels, une grande partie des quartiers Sud n'y sont pas mentionnés! Les ponts et les routes sont, aux heures de pointe et de "descente", complètement bouchonnés. Autre conséquence: on m'a dit que Bmko était avant, une ville très propre. Aujourd'hui, il ne faut pas un odorat très développé pour constater que les caniveaux de la ville sont plutôt insalubre... Mais je laisse cette question ouverte pour plus tard...]

[Évolution du nombre d'habitants à Bamako: (Rmq: les sources ne sont pas vérifiées..)
estimation 1989 : 660 000 habitants --> 2000: 1M--> 2006: 1,7M --> etc.]

Nous habitons au milieu de l'île, dans la Cité 1 où se trouve la résidence de l'ambassadrice canadienne (vraiment énorme, la résidence pas l'ambassadrice: on dirait un palais, même si cachée derrière les murs); en face, ironie, l'ambassade d'Arabie Saoudite; aussi ailleurs, l'ambassade du Japon, la résidence du responsable malien du FMI et le Mandé, un des plus luxueux hôtels de Bamako, avec bien sûr l'Amitié Laïco (l'ancien Sofitel, au centre-ville et depuis les années 1960, la plus haute tour du pays).

La Cité 2 (la plus à l'est) est en construction. Des groupes de blocs-appartements luxueux (avec des piscines) côtoient d'énormes villas au luxe [que je juge] obscène, des terrains vagues et des carcasses de béton de maisons (!) encore en chantier. Comme dans la cité 1, on y trouve beaucoup de maisons de fonction d'expatriés occidentaux et africains et de bureaux de compagnies minières.

La Cité 3 (*voir les photos*) est pour l'instant, vide. Une succession de rues prêtes à être goudronnées, infrastructures électriques prêtes et cadastres et "carrés" déjà tout tracés, même si encore remplis d'eau! (on est sur les bord du fleuve). On dirait un énorme terrain d'athlétisme et il est très agréable de s'y promener au bord de l'eau, respirant l'air plus pur qu'ailleurs, et l'on peut voir au loin le vieux pont, la tour de l'Hôtel l'Amitié et un constant nuage de pollution. Il paraît que toute la Cité 2 et 3 n'appartiennent qu'à 2-3 promoteurs très chanceux.

Bref, nous nous sommes installées ici en arrivant sans réellement savoir tout ça, ne cherchant qu'un appartement meublé pour 5 mois. Notre immeuble fait un étage et ses 5 apparts donnent sur une grande cours intérieure où il y a quelques palmiers. Contrairement à tous nos voisins, nous n'avons pas une piscine: après avoir vu l'imagerie satellite de île sur google map, je crois que nous sommes bien les seuls! hehe ^^
Les avantages: sécuritaire, archi-calme (mort plutôt oui!), goudronné (mais pas la route qui y mène! ^^), éclairée la nuit (rare au Mali), propre, joli. Le Mandé a sa piscine à 3500 Fcfa (10$ can) la journée (4500 les w-e) et 15000 le mois (35$can).
Les inconvénients: ici tout le monde a une jeep (ou une moto pour les gardiens)... sauf nous, qui marchons. Nous sommes, à pied: à 15-20 min de la route principale, à 20 min du boulot et des taxis, mais à 30 min d'un resto abordable, d'un marché, etc... On est donc vite isolée non seulement physiquement de la ville, mais aussi du véritable rythme quotidien malien.

Conclusion personnelle: Quoi que ce milieu de vie soit idylique, je saurais choisir, dans une prochaine mission de travail, un logement dans un quartier bénéficiant d'une ambiance plus urbaine. :)


3 commentaires:

Anonyme,  18 novembre 2008 à 18:51  

Hello,
Trés jolie les photos du crépuscule, même si je trouve celle du baptême plus belle, forcément.
Laisse moi deviner les 2 ou 3 prometteurs des citées ont de fort lien avec le pouvoir. Essaie de mettre quelques photos des rues animées de Bamako stp.

Claude 19 novembre 2008 à 04:00  

mm quelles rues animées?? moi je suis dans ma tour de cristal là... ;) mais ok la demande est enregistrée. :)
pour les promoteurs, j'ai aucune idée.

Anonyme,  26 novembre 2008 à 11:06  

Tain ca donne comme des envies de parkour... ^^

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